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Accélérer, ralentir et s'il s'agissait d'avancer ?

LE DIRIGEANT FACE AUX TEMPS


Des cycles de rencontres inter-entreprises, intergénérationelles et internationales



Hand in Hand - Brooklyn Bridge, Norman Parkinson


Avec Marc Mossé, Directeur juridique et Senior Director Government Affairs chez Microsoft Europe et Catherine Chevillot, Directrice du Musée Rodin et conservatrice du patrimoine

Comment avancer avec efficacité dans un monde où les rythmes de déplacements, de productions, de décisions mais aussi de vie ne font que s'accélérer ? 

Accélérer, gagner du temps, faire la course en tête apparaîssent aujourd'hui comme les étendards de notre société digitalisée. Tous les domaines de notre vie sont maintenant pris dans une course au toujours plus et au toujours plus vite.  Nous passons notre temps à traiter des urgences, à enchainer des réunions, à vider notre boîte e-mail et nous en sortons vidés nous-mêmes. Être forcé d'accélérer dans le seul but de garder sa place impacte la relation à soi, aux autres et au monde. 


Traverser la rivière en tâtant les pierres : une efficacité chinoise

Mais plutôt que de courir s'il s'agissait surtout d'avancer,  de progresser en maintenant un contact confiant  avec le monde ? Tâter les pierres pour traverser la rivière implique une agilité et une prudence. Une agilité parce que nous devons nous appuyer sur des éléments qui peuvent s’avérer glissants et être prêts à en changer. Une prudence car il n'est plus question de courir mais de prendre des points d'appui pour atteindre nos objectifs de manière plus efficace. 

Tout le monde n’a ni le désir ni les aptitudes pour courir, en revanche chacun a le désir d’avancer en restant au contact des êtres et des choses, de la matière et de l’esprit, comme un sculpteur lorsqu'il donne forme et vie à ses œuvres.


Avoir le courage d'arrêter, de reprendre et de ne céder à aucune pression temporelle  Comme le souligne Catherine Chevillot, directrice du Musée Rodin, "Les oeuvres de Rodin sont des représentations d'un moment, elles sont les restitutions de mouvements successifs. Comme Auguste Rodin, il faut savoir intégrer les aléas du temps dans ce que l'on accomplit." Réussir à se laisser saisir par ce qui se présente et non par ce que je planifie. Auguste Rodin a mis sept ans à réaliser "Le Monument à Balzac" (1897) Une durée essentielle à l'artiste, qui a trouvé un nouveau souffle, non pas en innovant mais en puisant dans ce qui avait déjà été fait. Abandonnant l'idée d'un portrait ressemblant, l'essence même de la sculpture, le modelé, redevient l'élément central de la représentation.  Rodin a pris le Temps de la Création en envisageant le Temps du Regard. Il a sculpté les Motions, afin d'en faire surgir l'Emotion.

Je cours, je cours et si je faisais du théâtre ? C'est ce que Marc Mossé, directeur juridique chez Microsoft Europe a fait en ajoutant le théâtre à son emploi du temps de dirigeant. Cette nouvelle activité lui permet de trouver une respiration nouvelle. "J'ai longtemps cru qu'une partie de mon accomplissement professionnel passait par l'accélération permanente. Il me semblait irrationnel de m'accorder du temps alors que j'en manquais déjà. Or je prends conscience que ce temps pour moi n'affecte pas mon efficacité au travail. Au contraire, je me concentre désormais sur l'essentiel, je suis capable de m'arrêter pour mieux me lancer dans mes projets. " Et si je respitais un peu ? 

"Respiter", en ancien français, c'est se donner du répit, s'octroyer une pause pour sortir de la course . Curieusement ce verbe a disparu de la langue française ! S'arrêter pour regarder ce que l'on a fait, considérer avec respect ceux qui s'adressent à nous, se reposer un peu : reprendre son souffle.


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